Je vous adresse à tous un deuxième message de bienvenue en reprenant le message adressé à Tristan (je suis un nouveau utilisateur et j'ai mis quelques minutes à me familiariser avec votre forum)
Chers passionnés,
En tant que modeste traducteur d'un éminent biographe américain, Carlo d'Este, je me permets de vous informer de la parution prochaine chez Tallandier ma traduction Decision in Normandy, the real Story of Montgomery and the Allied Campagn. J'ai traduit ce titre par la guerre des Alliés en Normandie, les responsabilités de Montgomery dans la croisade à l'Ouest. Ce livre sera édité au plus tôt en 2009, au plus tard en 2014 (vous devinez pourquoi).
Je sais que je m'adresse à un forum de passionnés de la brèche de Trun-Chambois; le livre que j'ai traduit parle bien sûr de la fermeture douloureuse de la poche de Falaise et du "déficit de communication" entre Bradley et Montgomery, puis entre Bradley et Patton. Je me rappelle les pages que j'ai traduites à propos de Trun-Chambois et je vous apporte ici amicalement un fragment de ma traduction du livre de Carlo d'Este
"Quelques courtes descriptions donneront une idée de l'ampleur de la défaite allemande. Le périmètre où eurent lieu les dernières batailles autour de Trun, Saint-Lambert et Chambois était jonché de cadavres sans sépulture, de milliers de chevaux morts, que les Allemands employèrent comme leur principal moyen de locomotion , sans compter des troupeaux entiers abattus; partout il y avait des véhicules détruits et calcinés.
Dans l'excellent récit qu'ils firent de cette bataille, James Lucas et James Burker ont décrit cette situation dramatique :
Les odeurs se répandaient partout et elles étaient accablantes. Elles étaient en fait si fortes que les hommes qui pilotaient les avions d'observation de l'artillerie légère rapportèrent que la puanteur les affecta alors que leur altitude de vol s'élevait à plusieurs centaines de pieds. Au dessus du champ de bataille luisait un nuage chargé de pourriture et de putréfaction; des petites mouches et des mouches bleues recouvraient chaque parcelle de terrain; Sous ce brûlant soleil d'août, les têtes de bétail qui furent abattues depuis seulement quelques jours étaient devenues des tas d'asticots grouillant, et les Allemands sans sépulture, enflés jusqu'à un degré éléphantesque par le soleil brûlant qui gonflait les gaz dans l'estomac, gisaient là avec leur face noircie dans des positions grotesques. Ici, la dignité de la mort n'existait pas. Dans les zones les plus bombardées, des fragments de corps ornaient les arbres de leurs guirlandes... Certaines routes étaient impraticables car les camions qui se consumaient sur place, les chevaux morts et les chars anéantis bloquaient la circulation; ces destructions s'élevèrent à un degré d'intensité que les Alliés occidentaux n'avaient jamais imaginé .
Eisenhower décrivit ce champ de bataille et le plaça indiscutablement parmi les plus importantes "zones de mort" de toute la guerre : "Quarante huit heures après la fermeture de la poche, je fus amené à pied sur place, et je rencontrai des scènes que seul Dante aurait pu décrire. A un moment, il fut littéralement impossible de marcher pendant plusieurs centaines de mètres sans butter sur des morceaux de chair morte et corrompue. "
Effectivement chers amis, vous portez votre intérêt sur une région où vous avez peut-être vos attaches familiales (je suis aussi bas-normand, né à Saint-Lô), mais cette zone était une terrible zone de mort en août 1944. Si vous vous passionnez pour cette question, n'hésitez pas à consulter si vous le pouvez les historiens anglo-saxons, qui seront vos meilleurs sources.
Amicalement,
Lightning Joe